Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Florie Gatet, j’ai 32 ans et j’habite à côté d’Aix en Provence. Je travaille à mon compte dans la communication et l’évènementiel depuis 3 ans et je viens de créer une marque de papeterie qui s’appelle My Blueprint vf.
Comment l’idée de papeterie t’est-elle venue ?
Depuis toute petite j’ai toujours aimé le papier et la papeterie, j’ai le souvenir de toujours avoir acheté des cartes, des carnets, c’est un automatisme. Il y a 3 ans, quand j’étais enceinte, j’ai commencé à vouloir faire quelque chose en rapport avec la papeterie. Je souhaitais une marque qui touche tout le monde tout en diffusant des valeurs qui ont vraiment du sens.
J’ai beaucoup voyagé pendant ses 3 dernières années, j’ai vu des choses qui m’ont inspirées. On peut dire que le projet papeterie a vraiment abouti sur ce que ça allait être et ce à quoi ça allait ressembler début 2017. Le but n’était pas seulement de créer une marque de papeterie, mais plutôt une marque de lifestyle, réunir une communauté de personnes qui ont les mêmes valeurs, qui veulent voir leur vie changer, de croire en leurs rêves, d’avancer, de faire ce qu’ils ont envi et de ne pas subir. En parlant avec des personnes d’horizons différents, j’avais l’impression que beaucoup subissaient leur vie. Mais en même temps, il y a aussi cette tendance que j’ai pu voir lors de mes différents voyages, cette dynamique de ne plus vouloir subir leur vie, ils veulent aller plus loin. J’avais donc envi de créer cette marque de lifestyle au travers de produits de papeterie.
Tu parles de communauté, comment regroupes-tu ces personnes ?
Le réseau se construit, nous en sommes au début, nous souhaitons construire une communauté de gens qui sont inspirés et qui ont envi de s’investir. J’ai lu un article sur le sujet qui dit qu« il faut que votre marque inspire les gens et qu’ils se retrouvent derrière, qu’ils en fassent partie », c’est vraiment ça l’idée.
Cela fait un mois que nous avons lancé la marque sur les réseaux sociaux, nous avons mis en avant non pas nos produits mais notre manière de penser avec photos inspirantes et des citations sur les thématiques que nous souhaitons aborder.
Toute la stratégie de communication est axée sur cette idée d’avoir une communauté inspirée et inspirante. Certes, se faire connaître prend du temps et c’est d’ailleurs pour cela que nous avons choisi aussi de lancer le projet via une plateforme de crowdfunding, pour créer une communauté. J’aime l’idée du financement participatif car tu peux toucher des gens que tu ne toucherais pas forcément au premier abord .
Votre vocation est « de vous aider à vivre le meilleur de votre vie », pourquoi lier papeterie et développement personnel ? Qu’est ce qui t’a donné envi de faire rentrer l’un dans l’autre ?
Le développement personnel est un sujet qui me plaît, je m’y suis beaucoup intéressée ces dernières années. Je me suis rendue compte que je ne suis pas la seule mais souvent le manque de temps empêche les gens de plus s’y intéresser . Quand j’ai pensé la papeterie je suis partie du constat « On n’a pas le temps », les gens n’ont pas le temps de se poser pour penser à eux.
Lors de mes voyages, j’ai découvert des marques de papeterie qui avaient cette dynamique là, pas sur le développement personnel mais plus de l’organisationnel, aider les gens à prioriser les tâches, à faire des to-do-list, quoi faire en premier dans une journée, quels sont tes objectifs pour le mois… Ces marques existent déjà, j’en ai beaucoup vu aux États-Unis et en Australie. En France ça arrive, il y a M3 journal qui est spécifique sur l’organisation, 23h59 créé par une entrepreneuse que je suis sur Instagram. Ceux sont de super outils.
Personnellement je ne voulais pas être seulement sur l’organisationnel car ce qui m’intéresse vraiment c’est LA personne, pas l’organisation, je me suis donc dis qu’il fallait rajouter du développement personnel dans les produits de papeterie pour que ça soit pratique. Beaucoup de personnes ont des carnets dans le sac, de plus en plus retournent à l’agenda papier, pourquoi ne pas utiliser des produits du quotidien dans lesquels on ajoute une touche ? De cette manière lorsqu’on a 5 minutes, on a le temps de lire une page, ce n’est pas trop gros, ce n’est pas un livre à prendre en plus. C’est pour cela que l’on a commencé par créer un agenda, c’est le produit qui est porteur de tout cela. Dedans on a rajouté des notes de bullet journal pour le customiser et du développement personnel. Le but était de mettre la juste dose, un peu mais pas trop pour que ça soit suffisant pour tout le monde.
C’est une amie psychologue qui a réalisé toute la partie développement personnel, car elle sait comment amener les personnes d’un point A à un point B, le but est en début d’année d’être à un point A et à la fin d’année au point B. Dans l’agenda, on traite 4 thématiques, une par trimestre : les rêves, les relations, la créativité et l’audace. Le but est d’aider à repositionner des valeurs dans la vie des personnes et à chaque fin de page il y a un défi, un exercice pour mettre en application.
On parlait aussi du crowdfunding, en moins d’une semaine vous avez atteint 110% de réussite, est-ce que vous réalisez ?
Je travaille avec 2 personnes, une psychologue, et une graphiste et on a commencé à parler du projet dans notre réseau en amont. Cela fait tellement de temps que le projet est dans ma tête, j’ai depuis un an rencontré des personnes et en ai parlé à chaque fois. Je pense que ça joue beaucoup quand ton réseau est au courant et que les gens sont dans l’attente de voir ce que tu vas sortir.
Après c’est vrai que nous avons eu des super retours sur la qualité du produit, notre but était d’avoir quelque chose de très beau et fait en France. J’ai eu des retours sur lesquels je ne m’attendais pas forcément, les gens ont très bien accueilli les produits. On a eut aussi de la communication via une amie qui est blogueuse donc ça aide aussi. Si le produit plaît ça peut aller très vite, je suis vraiment contente.
Maintenant que les 100% sont atteints, il reste encore un peu moins d’une semaine, les pourcentages continuant à augmenter, cela vous ouvre quoi pour la suite ?
On fait des produits annexes allant avec l’agenda: des crayons, des carnets, des blocs notes et carte de vœux qui vont bientôt arriver. Ceux sont tous les produits que l’on voulait sortir pour Noël.
L’année prochaine, on souhaiterait mettre le développement personnel que l’on a mis dans l’agenda sous forme de carnet, car il y a aussi des personnes qui n’utilisent pas d’agenda. Dans ces carnets, nous reprenons les 4 thématiques de l’agenda et on en rajoute plus car le produit le permet. Le but est de faire 1 collection classique par an, celle qui sort maintenant, elle sera présente toute l’année et en parallèle il y aura 2 collections capsules avec des thématiques différentes. Par exemple en septembre 2018, j’aimerais faire une thématique sur l’enfance, des produits permettant le partage entre les enfants et leurs parents. Il y aura aussi quelque chose sur le printemps-été, la nouvelle saison avec des couleurs différentes.
Nous souhaitons aussi faire des partenariats avec des petites marques, afin d’avoir un produit qui vient d’une autre marque que l’on aime beaucoup, ayant du sens avec ce que l’on fait et auquel on pourrait ajouter une touche. Je fais aussi des partenariats sur des évènements en créant un produit.
On reverse 10% de nos bénéfices a deux associations pour enfant : Famill’Espoir et Alasora , c’est important aussi pour nous d’impacter la société avec ce qu’on fait et d’être engagé.
D’ici 3 ans j’aimerais que la marque soit internationale, qu’elle soit diffusée ailleurs, pour l’instant c’est MyBlueprintVF, pour version française, mais j’aimerais une version anglaise, espagnole, etc. tout en l’adaptant aux cultures et travaillant avec des fournisseurs locaux à chaque fois. Pour que ça devienne une plateforme.
Justement d’où vient le nom de la marque ?
Il y a un an, je suis allée faire un weekend brainstorming d’entrepreneurs, en discutant avec d’autres personnes on m’a donné l’expression le « Blueprint », je ne connaissais pas. J’ai gardé l’expression en tête, ça représentait exactement ce que je voulais transmettre, l’idée de dire aux gens « il y a plan pour ta vie, une destinée vas y saisi-t’en ! « . Le Blueprint est le plan d’une œuvre, pour moi ça correspond au plan pour ma vie, à la destinée d’une personne. Donc c’était parfait. C’est une expression anglo-saxonne, donc le vf était un clin d’œil pour un français qui récupère une expression et qui l’adapte.
Tu as un univers graphique, tant dans les visuels pour communiquer sur ta marque que le design de ta collection, comment nourris-tu tes influences ?
Je marche beaucoup avec Pinterest, je fais des tableaux sur chaque produit que je veux faire. Par exemple pour l’agenda, je l’avais dans la tête, je savais déjà à quoi il ressemblerait, cela fait 3 ans que j’ai cette idée. En 3 ans j’ai vu plein de choses. Lorsque je commence mon processus de création, j’ai des idées sur le produit, je sais à quoi je souhaite qu’il ressemble et je cherche afin de trouver les images qui correspondent à ce que j’ai dans la tête, ou qui s’en rapprochent le plus : tu trouves un élément d’une photo, tu l’associes avec un autre élément, car souvent tu ne trouves pas précisément ce que tu cherches. Je fonctionne de cette manière pas seulement pour la papeterie, mais aussi pour les vêtements, pour les paysages, les couleurs, c’est un tout.
Concernant l’agenda, je savais à quoi il ressemblerait, je l’ai eu dans la tête, je pense car j’ai bougé, j’ai voyagé. Je pense que l’inspiration c’est beaucoup de tu sors, tu vois autre chose, tu voyages, ça vient comme ça.
Ensuite je me suis entourée de gens qui sont qualifiés, Ketty est une étudiante en graphisme hyper douée. Quand je l’ai rencontré elle avait une page Instagram, elle fait des photos, quand j’ai vu son univers je savais que ça allait fonctionner. Au niveau du design, je ne décide jamais toute seule, je demande toujours à Ketty et Coralia, la psychologue qui a bossé sur la partie développement personnel, pour moi c’est important qu’elles puissent me dire ce qu’elles en pensent. J’ai aussi créé une communauté de testeuses, des filles très différentes les unes des autres que j’ai rencontré pendant ces 3 années, une 15aine de personnes, de professions et d’âges différents. On leur demande leurs avis, sur le design, la matière, les couleurs. On a tous la vision de notre produit mais c’est important de savoir si il plaît, moi j’adore ce que je fais mais est-ce que tout le monde va aimer ce que je fais ?
Pour le design des produits nous sommes restés sur quelque chose d’épuré, la collection classique doit durer tout au long de l’année, il ne faut pas que l’on se fatigue de la voir, que ça soit beau. Voilà pour les inspirations, maintenant je rêves de faire des voyages d’inspiration, mais on va attendre un peu que les finances le permettent.
Tes produits sont faits en France, comment s’est passée la recherche de partenaires ?
Ça a été très dur et très long de trouver les fournisseurs mais je suis vraiment contente de l’avoir fait, de travailler avec de l’artisanat français. Au début je n’y connaissais rien en papeterie, mais je suis tombée sur des gens très sympa qui m’ont donné des contacts. Fin août je n’avais toujours pas mon imprimeur car le produit sort vraiment du lot, pour un agenda en France généralement on personnalise la couverture et après dedans c’est du basique alors que notre produit est 100% personnalisé. J’appelais les gens qui me prenaient pour une extraterrestre. Tu as des gens qui ne veulent pas car ça sort de ce qu’ils font d’habitude, d’autres ne veulent pas car ils ne s’intéressent pas aux petites quantités, puis tu as des gens passionnés du métier et qui te disent Oui. Mon imprimeur adore son métier, je savais qu’elle allait m’aider et j’ai choisi la proximité car il fallait que j’aille voir mon produit souvent.
Trouver le bon a été dur car au niveau du savoir-faire, quand tu as un produit mais qu’il te faut 3 prestataires différents, c’est compliqué, ça prend du temps et de l’argent, donc trouver quelqu’un qui sache tout faire a été un challenge. Parfois on te dit aussi « ça on ne sait pas faire et vous ne le trouverez jamais en France », ça fait mal au cœur car tu te rends compte que tu n’as pas le choix. Par exemple il reste très peu de papetiers en France, la couverture de l’agenda vient du Royaume-Uni, l’intérieur d’Espagne car ce papier n’existe pas en France. La dorure à chaud est faite dans notre imprimerie mais le ruban a doré vient me semble t’il d’Allemagne, c’est un savoir-faire particulier. Le plus drôle : les spirales, il y a seulement 1 fournisseur de spirales en Europe, si tu n’aimes pas les couleurs tu es cuis. Je voulais un des modèles avec des spirales en or doré, quand j’ai vu le fournisseur européen j’ai trouvé ça très moche, j’ai fini par trouver la couleur en Chine car il y a que les chinois qui les font, donc je les ai fait venir, c’est le seul détail qui n’est pas européen. On a choisi pour nos produits des fournisseurs de matière français et quand ça n’existait pas européens. Tout a été confectionné en France, c’est pour cela qu’on peut revendiquer le label Made in France.
C’est là que tu te rends comptes qu’il y a plein de choses qui n’existent plus en France, que tu n’as plus le choix. Je trouve cela vraiment dommage et ça m’a encore plus orienté dans la volonté de faire du Made in France pour que les savoirs-faire ne disparaissent pas et aider les petites entreprises françaises à continuer
C’est la même chose sur d’autres produits qui n’existent plus en France, j’ai demandé à des personnes aux États-Unis car j’avais pu le voir là-bas mais ils m’ont tous dit « ça vient aussi de Chine, on ne le trouve plus aux États-Unis ». Et encore moi, c’est une petite échelle, des spirales pour un agenda, mais c’est une réalité, il faut faire avec, mais ça me motive encore plus de me dire que j’ai envi de faire travailler des gens qui sont en France, j’ai envi de pouvoir acheter Français.
Notre fournisseur de crayon est aussi le dernier en France qui fait des crayons à papier et de couleur. Certes le prix est différent mais pour rien au monde je ne change. C’est important que les gens sachent ce qu’ils achètent, je veux être transparente sur ça, qu’ils sachent aussi pourquoi ils l’achètent, d’où l’importance de faire quelque chose de beau, pour que ça plaise aux gens et quand tu l’achètes ce n’est pas juste un produit mais aussi une cause, avoir du sens dans ce que tu achètes. Ça a été un des plus gros défis de vouloir faire du Made in France.
Du coup, où peut-on commander votre collection ?
On nous retrouve sur le crowdfunding pendant encore 1 semaine, puis sur le site très bientôt, et les réseaux sociaux avec Instagram et Facebook. Si les gens souhaitent notre produit, qu’ils viennent nous retrouver sur internet.
Pour terminer, aurais-tu un conseil pour quelqu’un qui voudrait se lancer dans son rêve / création comme tu as pu le faire ?
J’ai deux conseils :
- lutter contre votre pire ennemi : le découragement! donc un mot d’ordre Persévérer, persévérer, persévérer sans relâche
- Le second est veiller sur votre entourage, ayez des personnes qui croient en vous, en votre projet, qui vous encourage, car c’est essentiel !
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